Par Kiki Kienge
« Critiquer c’est pas rejeter », Félix Tshisekedi.
L’Est de la RD Congo, désormais est devenu une terre ou où s’affrontent nombreuses armées, mis a part les plus ou moins 120 groupes armés qui d’un côté travaillent avec l’armée Congolaise et de l’autre des groupes armés rebelles et terroristes comme le M23, qui est soutenu militairement, sur le plan logistique et surtout financièrement par Kigali et le régime Rwandais, chose confirmée par des rapports de l’ONU est condamnée par nombreux Occidentaux.
De l’autre depuis plus d’une vingtaine, le plus grand contingent de l’histoire de l’ONU, avec plus de 20.000 militaires qui ne parviennent pas à remettre la paix dans la région.
En plus dans ses stratégies de diplomatie, Kinshasa, en plus d’avoir invité l’armée Ougandaise, a signé des accords avec l’EAC pour faire intervenir leurs armées à l’Est de la RD Congo afin de combattre le M23, bientôt notamment même celles de la SADC qui malgré l’insistance de Kinshasa, doivent encore décider de leur participation à cette aventure Congolaise.
Mais voilà que l’Ouganda ne cache son amitié et sa collaboration même militaire avec le Rwanda.
Pour l’EAC, c’est le chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi qui a critiqué personnellement l’inefficacité et le « non-respect » des accords des troupes de l’EAC pour travailler avec l’armée Congolaise, soutenant volontairement ou pas les terroristes du M23, en connivence avec l’armée Rwandaise.
« Il est évident que nous rencontrons des problèmes avec cette force régionale. La première préoccupation est qu’elle ne remplit pas le rôle qui lui a été attribué. Nous avons observé une coexistence entre les contingents de la force régionale et les terroristes du M23 dans certaines régions. Cela n’était pas prévu. L’objectif était de forcer le M23 à un cessez-le-feu, à un retrait et à un cantonnement », avait déclaré le président Tshisekedi.
La SADC, après plusieurs réunions des chefs des États de l’organisation, doit encore se décider et savoir quand et comment elle devra agir en RD Congo. Dans une interview, le chef de l’État Congolais est revenu sur cette question afin d’éclairer sa population.
PROPOS DE FÉLIX TSHISEKEDI
Tina Salama : En mai 2023 au Botswana, Monsieur le Président, vous avez critiqué ouvertement la force de l’East African Community, l’EAC à l’exception du contingent Burundais, qu’est-ce qui a motivé le renouvellement du mandat de cette force un mois après le sommeil de Bujumbura ?
Félix Tshisekedi : Ben le fait qu’on se soit dit les choses clairement, critiquer n’est pas rejeter ; Attention donc on peut-on peut tous se critiquer, on peut mettre critiquer, critiquer mon action, ça veut pas forcément dire qu’on me rejette. Donc vous voyez il faut pas confondre les choses. J’ai critiqué le comportement de cette force uniquement parce que sur le terrain, le contingent ne se comportait pas comme convenu.
C’était au moment où le M23 était censé se désengager des localités qui l’occupait pour se regrouper en vue d’aller sur le programme de cantonnement, donc de pré-cantonnement d’abord pour être désarmé, puis cantonnement et ensuite entamé le programme de DDCS, et donc j’avais l’impression que c’était lent, il y avait comme des complicités dans les cités où ils cohabitaient, contingent EAC et 23, le M23 continuait à se comporter en en terrain conquis, percevait des taxes, c’était inacceptable. Donc j’ai fait cette critique qui a été entendue et je crois que, à partir de là, on a décidé de rectifier les lignes.
D’un autre côté, il y avait aussi des des obligations de notre part, c’est-à-dire qu’il fallait mettre à disposition de l’East African Community, un site sur lequel j’ai parlé du pré-cantonnement, on allait donc effectuer cette opération et le site est trouvé, c’est Rumangabo. Il faut-il faut donc l’équiper, ce qui est en train de se faire, et d’ici peut-être la mi-juillet, tout sera prêt pour accueillir justement ces terroristes du M23 et ensuite on les on les amènera à Kindu pour les engager dans le programme de DDCS.
Tina salama : Alors, à quand le déploiement de la SADC, est-ce que finalement, avec toutes ces forces en présence en RDC, on aura la force de l’EAC, on aura la SADC qui va se déployer, on a tous lu le communiquer et puis est-ce que ça mettra pas finalement les pays en danger, parce que faut pas l’oublier, il y a d’un autre côté, les contingents, les différents contingents de la Monusco ?
Félix Tshisekedi : Comprenons nous bien, la SADC, parce que bon les gens ont vraiment cette habitude de vouloir tout monter comme ça, en émotion.
La SADC, c’est une organisation à laquelle la RDC est membre, la SADEC ne va dépendre et d’ailleurs c’était l’objet de la réunion de Luanda, la dernière, celle de de la semaine passée.
La SADC ne va dépendre que du Go de la République démocratique du Congo pour venir, et évidemment il faudrait organiser cette mise en œuvre, il faut lever des moyens, donc vous comprenez qu’on est encore loin du compte, la SADC n’a pas une date précise, n’a pas décidé, elle va se mettre comme ça a été décidé à Luanda récemment, au service ou à la disposition plutôt de la République Démocratique du Congo qui, le moment venu, si elle en a besoin, lèvera cette option.
Pour le moment nous sommes engagés dans le retrait et le cantonnement du M23, pour que nous puissions ramener nos populations dans leur localité et que nous poursuivions le processus électoral. Parce que ces populations doivent être enrôlées, la CENI nous rassure que c’est fort possible de le faire, il est pas trop tard, on pourra toujours se rattraper.
Donc rien n’est perdu de ce côté-là, l’essentiel étant d’abord le retrait et le cantonnement de du 23, ensuite, nous verrons tout ça. Ce sont des des questions, des préoccupations des Congolais, je comprends, mais les Congolais doivent apprendre à nous faire confiance. Nous avons jusqu’ici mener à bien ces opérations.
Vous avez entendu que les les prophètes des malheurs souhaitaient même que Goma tombe, Goma n’est pas tombé, Goma ne tombera pas, ça je peux vous l’assurer, et même nous reprendrons toutes ces localités et ramènerons tout le monde à la maison, ainsi que la paix qui sera sauvegardée.
Tina Salama : Alors ils demandent, au départ de toutes ces troubles de l’EAC, la SADC est-ce que finalement les FARDC qui sont habitués à être assistés, seront-elles en mesure de bien accomplir leur mission ?
Félix Tshisekedi : Je vous ai dit ici que les FARDC sont en train de monter en puissance, nous allons dans quelques mois terminer la formation de dizaines de milliers de recrues, qui vont donc venir renforcer les FARDC.
Pendant que les autres seront être relevés et recyclés, parce que vous savez que l’une des raisons de nos de nos déboires, c’est aussi le fait que ces troupes ont trop longtemps été au front, ont connu beaucoup d’émotions, beaucoup de difficultés, certains étaient blessés, certains ont vu les leurs perdre la vie, tout ça a eu des impacts psychologiques certains, et il faut renouveler cela.
C’est malheureusement pas ce qui se faisaient de tout temps ici, nous avons pris le problème à bras le corps, nous avons fait des réformes au sein de cette armée, aujourd’hui, nous avons une loi de programmation qui va pouvoir permettre de venir au chevet de cette armée avec les thérapies qu’il faut pour la relevée.
Tina Salama : Où est-ce qu’on en est justement avec cette loi, sur la programmation militaire et la politique de défense nationale ?
Félix Tshisekedi : la loi sur la programmation dépend des ressources, on doit les mettre à la disposition de l’armée, donc ce travail que le gouvernement est en train de faire, et je vous ai parlé ici de la montée en puissance de cette armée, ça veut dire qu’il y a des ressources.
Mais attention, nous sommes pour le moment en temps de guerre, donc le programme est un petit peu bouleversé, on ne va pas arrêter de financer la montée en puissance, les équipements, la prise en charge des recrues et leur formation… pour rentrer dans une gestion normale de la chose. C’est-à-dire construction des camps des hôpitaux et bien d’autres choses, la gestion au quotidienne d’une armée. Donc nous devons d’abord faire face à la guerre, la terminée et ensuite revenir dans le sens normal de ce que nous nous étions convenus.
Mais aujourd’hui, ce que je peux dire, c’est que les ressources sont là pour pouvoir parer à toute éventualité, et c’est ce que nous faisons.