Par Kiki Kienge
C’est dans une conférence de presse tenue ce mercredi à Paris, que le parti de Jean-Luc Mélenchon, La France Insoumise (LFI), par la voie du député Carlos Martens Bilongo, à annoncer le dépôt d’une proposition de résolution qui vise à condamner le soutien du Rwanda au groupe rebelle du mouvement M23.
Nombreux cadres du parti LFI, accusent le président français, Emmanuel Macron de fermer les yeux sur l’appui militaire et logistique du régime de Paul Kagame et du Rwanda aux groupes armés qui combattent l’armée régulière de la RD Congo dans le conflit à l’est du pays.
La France devrait agir, selon ces cadres indépendamment de ce qui s’était passé du point de vue de ses possibles responsabilités dans le génocide rwandais.
« La nécessaire réconciliation de la France avec le Rwanda, ne doit pas se faire sur le dos du peuple congolais. nécessaire réconciliation, on ne va pas refaire l’histoire ici vous la connaissez très bien, la France a une histoire extrêmement douloureuse avec le Rwanda et nous nous reconnaissons la responsabilité de la France dans ce qui s’est passé dans le génocide, pas sa responsabilité, mais sa complicité, » a déclaré le député, Arnaud le Gall.
Cette proposition de résolution de la France Insoumise, se base sur les rapports Mapping des ONG et des nation-Unis, qui démontre noir sur blanc la responsabilité de l’armée rwandaise dans le soutien aux rebelles, des massacres, viols sur la population congolaise et dénonce l’appropriation illégale des minerais congolais par le Rwanda.
Le député Carlos Martens Bilongo du Val d’Oise en tant que président du groupe d’amitié France-RDC, s’est rendu plusieurs fois à Kinshasa, en mission parlementaire et avec président Macron en mars denier, pour s’acquérir de l’humeur et de la position des congolais sur la situation.
Déclarations de Carlos Martens Bilongo
Nous proposons aujourd’hui la proportion qui vise a condamner le soutien du Rwanda au groupe rebelle du M23, cette résolution présente une forte portée symbolique dans un contexte qui n’autorise aucune désinvolture tant dans l’analyse des faits que dans la réaction diplomatique, en l’occurrence.
À cette résolution, nous souhaitons condamner sans réserve l’instrumentalisation par le Rwanda de ce groupe armé qui se livre dans la région de l’Est de la RDC à des comportements inhumains, des exactions inqualifiables, dans ce qui était à l’origine d’un conflit basé sur des manipulations de clivage ethnique, mais qui s’inscrit de plus en plus comme démarche de prédation des ressources, notamment minière, au bénéfice de pays étrangers à la République démocratique de la RDC.
En premier lieu, je souhaite souligner que les faits que nous dénonçons aujourd’hui sont établis par plusieurs ONG et par l’ONU, au soutien du Rwanda au groupe M 23 est établi par un rapport sans aucune ambiguïté de l’ONU, dit le rapport Mapping défendu par le prix Nobel de la paix du docteur Denis Mukwege.
Ce rapport a établi de façon certaine l’aide, la participation de l’armée rwandaise à des attaques sur des militaires congolais, autant que la présence de forces rwandaises sur le territoire congolais, ou encore des arrestations de soldats rwandais en RDC.
La prédation des ressources est établie par un rapport de l’ONG Global Witness, du 22 avril 2022, qui fait apparaître que 90% des volumes exportés par le Rwanda de minerai dites 3T, sont introduits illégalement à partir de la RDC, cela explique le décalage observé entre les recettes d’exportation de minerai 3T du Rwanda et ces gisements, qui par définition ne vont pas apparaître par magie et dont il est établi qu’ils sont insuffisants pour assurer une telle production.
Pour permettre cette appropriation de ressources, le M 23 s’est rendus coupable d’exactions d’une cruauté rare, massacre, viol, de masse ou encore pillage, ce groupe a répondu l’horreur, la terreur et la désolation dans la région.
J’étais pour ma part présent en RDC au mois de janvier et au mois de mars dernier, mon premier temps en RDC a été, mon passage en tant que président du groupe d’amitié entre la France et le Congo, et ensuite lors du passage de la délégation présidentielle, du président Emmanuel Macron.
À chacune de mes interventions, de mes partages en RDC, j’ai été interpellé par la population congolaise sur place, j’ai été interpellé par les acteurs politiques, par les Sénateurs, députés qui demandaient une réaction de la France. Une parole forte parce que la RDC est le plus grand pays francophone au monde et nous ne pouvons pas rester témoins de tous ces millions de personnes qui sont massacrées à l’Est du Congo et déplacées, la France doit agir, la France doit réagir.
Il y a eu, donc le mois de mars avec la conférence économique, la conférence de presse entre les deux présidents des 2 pays et toutes les suites qui ont suivi, malgré tous les personnes continuent à souffrir à l’est du pays.