Contre le tribalisme, Félix Tshisekedi pour des gouverneurs des provinces non originaires et leur nomination par le président de la République

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Par Kiki Kienge

Sous la République du Zaïre, la décision des nominations des gouverneurs des régions (provinces), revenait exclusivement et par la discrétion au président de la République, le maréchal Mobutu.

La loi Zaïroise stipulait notamment que les gouverneurs doivent désormais servir dans une autre province que leur province d’origine.

Par exemple cette nomination en décembre 1966 :

  • Faustin Manzikala, gouverneur du Katanga ;
  • Paul Muhona, Kasaï-Oriental ;
  • Vital Moanda, Kivu ;
  • François Lwakabwanga, Bandundu ;
  • Jonas Mukamba, Equateur ;
  • Léon Engulu, Kasaï-Occidental ;
  • Denis Paluku, Congo central ;
  • Honoré Takizala, Province-Orientale.

Ce système Mobutiste continuera ainsi jusqu’à la chute du maréchal Mobutu, si aujourd’hui nombreux Congolais préfèrent le retour de ce système, ce n’est pas qu’un non originaire soit plus excellent que le natif, mais simplement vue la médiocrité et surtout le manque d’autorité sur les gouverneurs par le pouvoir central qui utilisent les gouverneurs comme leur coffre-fort politique.

Plus encore, avec la fin du régime de Mobutu qui avait unifié le pays et les Zaïrois, le tribalisme a pris une grande place dans la gestion du pays et des nominations des gestionnaires de l’appareil étatique, nous risquerons avec ça de nous retrouver avec des gouverneurs des provinces les plus riches, tous proches politiquement ou ethniquement du décideur. Chose qui renforcerait encore plus le tribalisme et des réactions des populations autochtones qui se sentiraient colonisés.

Sans des institutions solides, chose qui manque actuellement en RD Congo, le retour à ce système ne serait qu’un retour vers la période juste après l’indépendance du pays, où le tribalisme a risqué de mettre fin à l’existante du Congo.

Actuellement les gouverneurs des provinces sont élus par les députés provinciaux, vu la corruption qui gangrène dans le pays, en réalité c’est le pouvoir par des stratégies politiques et pot-de-vin aux députés, qui manipule toutes les élections des gouverneurs provinciaux, bref c’est Kinshasa plus que les députés provinciaux qui décide qui doivent être les gouverneurs des provinces.

Sous l’initiative de son port- parole, Madame Tina Salama, dans la rubrique « LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE REPOND AUX QUESTION DE LA POPULATION SUR LA VIE NATIONALE », Félix Tshisekedi a répondu à la question ;

« En tant que garant du fonctionnement régulier des institutions, quelles sont les actions envisagées pour décourager la résurgence du tribalisme ? »

RÉPONSE DE FÉLIX TSHISEKEDI

Depuis que nous avons mis fin au système qui existait à l’époque du MPR, parti État, où le président de la République nommait les gouverneurs de provinces et leurs adjoints, je pense. Bref, c’est lui qui s’occupait de cela. Comme cela se passait à cette époque-là, généralement le gouverneur qui était nommé dans une province X, n’était pas originaire de cette province-là. Et cela marchait, renforçait la cohésion nationale.

Aujourd’hui on a laissé aux provinces le soin de s’occuper de cela avec les lacunes qui sont les leurs. Aujourd’hui, nos provinces sont démunies, les moindres sommes d’argent qui passent par là, tout le monde veut se les partager, on ne pense même pas à les investir dans le développement de la province. Donc, la course même derrière ces petites sommes d’argent, fait que cela exacerbe le tribalisme ; on doit parler des clans pour que son candidat gouverneur passe et ainsi de suite. Ça aggrave les divisions.

A l’époque, quand on parlait d’un ministre du Kasaï Oriental au gouvernement, les gens s’en contentaient, bon voilà on a au moins un ministre. Mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Quand on vous parle d’un ministre, on dit d’accord, c’est un ministre du Kasaï mais il est du territoire de Katanta, nous on en veut un pour Kabeya Kamuanga. Et c’est comme cela aussi dans les provinces que ça se passe, et ça c’est très dangereux.

Moi, je pense que si les Congolais me renouvellent leur confiance, je veux demander à ce que le Parlement revoie cela. Qu’on mette fin peut-être au système des assemblées provinciales. Parce qu’il faut que l’on désigne les gouverneurs, comme en France on désigne les préfets. Hier, d’ailleurs je posais la question à mon homologue angolais, lui aussi dans son pays, il nomme les gouverneurs des provinces.

Je pense que ces derniers (les gouverneurs provinciaux) sont les grands connus de l’État. Ça ne doit pas être les élus qui nomment, les provinces sont multiples, on peut comprendre qu’il ait une assemblée provinciale. On peut demander à nos juristes de se pencher sur la question et voir comment on peut faire cohabiter ces élus qui vont surveiller la gestion de ces grands connus de l’État, qui doivent rendre le compte, parce que la Constitution le dit, ils sont les représentants du président de la République dans la province. Ils doivent rendre compte à la hiérarchie, mais ils doivent être désignés par celle-ci.

Comprenez dans quelle difficulté je me trouve, d’avoir nommé un gouverneur, d’attendre les rapports et les résultats venant de lui et d’entendre un jour qu’il a été destitué par l’assemblée provinciale, et que cette province n’est plus en situation d’être gérée. C’est un système qui tue la démocratie et la gestion de nos provinces, et je crois que nous devons en homme avisé nous pencher sur cette question et essayer de la résoudre de manière à ce que l’intérêt du pays soit mis en avant.

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