Par Kiki Kienge
La RD Congo qui depuis des décennies, ne vit que sous l’insécurité et des massacres de sa population suite à des conflits liés aux migrations des populations des pays voisins sur son territoire, se retrouve-t-elle devant un autre dilemme des immigrants climatiques venus du Sahel ?
Les Mbororo ou Peuhls, sont des peuples éleveurs originaires du Sahel, suite au dessèchement qui se vit depuis les années 1970 dans le bassin du lac Tchad qui est composé des territoires des pays comme le Cameroun, le Niger, le Nigeria, la République Centrafricaine, le Soudan et du Tchad. Les Mbororo transitent dans nombreux pays à la recherche des pâturages encore plus verts pour leurs troupeaux de vaches.
HISTORIQUE DES MBORORO
Les Mbororo sont un sous-groupe du peuple Peuhl appelé les Wodaabe, traditionnellement des éleveurs nomades et des marchands, originaires du bassin du lac Tchad (Tchad, Cameroun, Niger, Nigeria, République Centrafricaine).
Suite aux migrations, depuis plus d’une vingtaine d’années, on les retrouve actuellement même au Congo-Kinshasa, dans les régions du Bas-Uele et du Haut-Uele, frontalières de la Centrafrique et du Soudan.
Mbororo serait le nom d’une race bovine africaine, en anglais » Red Fulani », caractérisée morphologiquement par de longues cornes en lyre jusqu’à 140 cm, une bosse du garrot, les oreilles pendantes et la peau lâche sous le cou de longueur.
LES MBORORO EN RD CONGO
Souvent soutenus par les Nations-Unies, l’Union Africaine et autres organismes internationaux, du Tchad pour sa conquête de l’eau du fleuve Congo dans le méga-projet Transaqua, même par des lobbies très puissantes, ces derniers prétendent que « les Mbororo étant africains, avaient le plein droit à l’hospitalité totale de la part de la RD Congo et autres pays africains, pour ne pas devenir des apatrides. »
Déjà en 1960, le Congo Belge avait été envahi par des nomades Mbororo qui avaient bravé toutes les règles d’immigration de l’époque, mais l’administration coloniale belge les avaient expulsé en 1940 vers le bassin du lac Tchad. Plus têtus que l’âne, les Mbororo sont revenus en 1988, l’administration du maréchal Mobutu les refoula une nouvelle fois.
En 2010, suite aux conflits entre les migrants éleveurs Mbororo et les populations autochtones Congolaises qui les ont accueilli, les dirigeants de la RD Congo avaient saisi l’Union Africaine (UA) qui s’est penchée sur la question la semaine dernière à son siège, à Addis-Abeba, en Éthiopie.
Souvent bien armés et aux comportements très violents et voir même belliqueux face aux communautés locales, les Mbororo tentent toujours d’imposer leurs lois et mœurs dans les nouveaux territoires, sans trop se préoccuper des coutumes et traditions des communautés qui les accueillent. Le bétail des Mbororo ravagent les cultures et déciment les animaux sauvages des parcs congolais.
Leurs comportements hautains, les Mbororo répondent souvent aux Autochtones qui les rappellent aux règles du bon vivre ensemble, que ; « les besoins de pâturage vert pour leur bétail sont plus fort et plus supérieurs aux lois nationales qui délimitent les frontières des États, nous et nos troupeaux ne connaissant de frontières depuis la création de la terre. »
À noter que, vu les défaillances et presque l’inexistence des administrations dans nombreux territoires de la RD Congo, le Mbororo comme tous les autres peuples arrivés récemment au pays de Lumumba, ont, illégalement ou pas la nationalité Congolaise et beaucoup prétendent même avoir plus de droits sur des terres des Autochtones Congolais.
RÉACTIONS DES AUTOCHTONES FACE AUX COMPORTEMENTS DES MBORORO
En 2021, les habitants de Dungu, dans la province du Haut-Uele, avaient observé, il y a deux ans, une « journée ville morte » pour dénoncer « un projet de cohabitation pacifique avec les éleveurs Mbororo.
Les évêques de Kisangani, d’Isiro en 2021 notamment, avaient relevé dans un communiqué, que de tels mouvements migratoires désordonnés fissent de cette partie du pays où le pouvoir de l’État est quasiment imperceptible à certains endroits, le ventre mou du territoire national qui peut entraîner la balkanisation du pays.
Les notables de Poko dans le Bas-Uélé, continuent à dénoncer les abus commis par les éleveurs nomades Mbororos ; le non-respect des lois de la République en matière de migration, l’atteinte à la sûreté de l’État, la libre circulation d’armes blanches et armes de guerre légers.
En 2023 la communauté des autochtones du territoire de Faradje dans le Haut-Uele, se disent envahis par les éleveurs Mbororo venus du Tchad.
C’est désormais un fait indiscutable, l’incursion des éleveurs nomades Mbororo dans les territoires de la RD Congo, à déstabiliser et introduit une mutation profonde dans la région où ils se sont implantés.
L’invasion de la région des Uélé par les Mbororo a entraîné une nouvelle ligne de fracture entre éleveurs et agriculteurs du fait que la région congolaise qui les accueille avec leurs bêtes est habitée par les populations à vocation agricole.
Un défi sécuritaire pour les autorités et l’État congolais, qui doit notamment faire face à d’autres menaces, comme dans la même région, celles de l’Armée de Résistance du seigneur (LRA), des terroristes d’origine ougandaise et d’autres groupes armés venus de la République Centrafricaine.
Pour ne pas parler du Grand Kivu avec les invasions des armées et populations des voisins du Rwanda, Ouganda et Burundi.
En effet, les Peuhls Mbororo après avoir perdu le bassin du lac Tchad, veulent conquérir le bassin du Congo pour y implanter leur bataille et imposer leurs cultures, le Tchad profite notamment de cette migration « climatique » des Mbororo pour avoir des populations originaires du Tchad, afin de planifier son rêve de voir la construction du canal qui ramènera les eaux du fleuve Congo vers le bassin du lac Tchad, la même stratégie des peuples voisins de la RD Congo.