Par Kiki Kienge
« La richesse, le développement et l’économie d’un pays ne se font pas sur base de la fabrication d’une petite quantité de millionnaires, mais de la création des millions de citoyens de classe moyenne avec un pouvoir d’achat conséquent. La sous-traitance, le commerce en détail, mais surtout la lutte contre la corruption, sont les moyens pour la RD Congo d’y arriver. »
En RD Congo, l’Ordonnance-loi n°79-021 du 2 août 1979 et divers arrêtés d’application, imposent l’exclusivité du commerce en détail qu’aux nationaux, cette loi permet aux étrangers œuvrant en RD Congo de ne pratiquer que la vente en gros des marchandises qu’ils importent.
Le décret 011/37 du 11 octobre 2011 réaffirme le même principe de l’exclusivité de l’exercice du petit commerce et du commerce en détail aux seuls Congolais.
Les importateurs en RD Congo, qui sont en majorité des citoyens étrangers ; Libanais, Chinois, Indiens, Africains, Pakistanais et autres, ne se limitent à faire les grossistes, mais exercent impunément au su et à la barbe des services étatiques chargés du contrôle, le commerce en détail et le petit commerce, piétinant la loi en vigueur qui accorde l’exclusivité aux Nationaux.
Une situation qui tue l’économie du pays basée sur le petit commerce géré notamment par une majorité des femmes, un risque pour la paix sociale et pour la création d’une classe moyenne base du développement d’un pays.
Ces petits commerçants avec des capitaux de 100 ou 500 $US en moyenne, se retrouvent en concurrence avec des grands groupes qui investissent en millions $US sur le marché, une guerre entre David et Goliath.
Ce n’est pas presque, mais dans tous les domaines du commerce, alimentaire, construction, manufacture et autres, même le secteur illicite de la prostitution n’est pas épargné par l’invasion des prestataires de services étrangers.
Qui aujourd’hui ne se limite que dans les grandes villes comme auparavant, mais se note notamment même dans les villages les plus reculés du pays. Des citoyens étrangers africains ou autres, ouvrent des petits négoces pour la vente en détail des produits qu’ils importent en gros de l’étranger, de plus en plus même dans la vente des légumes dans les marchés.
Au cours du Conseil des ministres du 11 septembre 2020, le chef de l’État, Félix Tshisekedi avait instruit aux ministres sectoriels de faire respecter l’Ordonnance-loi n°79-021 du 2 août 1979, mais trois ans après, rien n’a changé sur le terrain, les commerçants étrangers font encore la loi dans le commerce en détails.
En 2022 au cours d’un atelier de trois jours organisé par le ministère de l’Économie nationale, sur le thème ; « de l’exercice cumulatif des activités commerciales de gros, demi-gros et détail et la garantie de la sécurité des vendeurs sur toute l’étendue du territoire national. »
Le ministre de l’Économie, Jean-Marie Kalumba Yuma avait précisé aux participants de l’atelier, que les étrangers en RD Congo peuvent exercer le commerce en détail que dans les domaines ci-après :
- Station service,
- Super marché,
- Officine pharmaceutique,
- Restauration et hôtellerie,
- Pièce de rechange,
- Transport terrestre, fluvial et aérien,
- Habillement de luxe original et véhicules neufs.
En réalité c’est la corruption qui fait défaut pour l’application de l’Ordonnance-loi n°79-021 du 2 août 1979, les étrangers soutenus par des autorités et institutions corrompues, continus à exercer le commerce en détail, privant ainsi les pauvres nationaux de leur droit.
Comme on le dit souvent ; « en RD Congo, chaque étranger a un politicien et chaque politicien a un étranger. »