Éditorial de Kiki Kienge
J’aimerais bien commencer ce bref édito, en précisant une chose que le monde semble ignorer ou ne pas vouloir comprendre ;
« le peuple congolais est la première victime du génocide rwando-rwandais de 1994 vu le nombre de victimes, et non un complice des Hutu ou des Tutsi qui se sont massacrés sur leurs terres et pour des causes internes à leur pays propres à eux. »
Que cela soit clair pour toute personne qui cherche à comprendre les réalités réelles des causes du génocide rwandais et ses conséquences sur le peuple congolais.
Je suis congolais et apolitique, comme beaucoup surtout en Occident, nourris d’une sorte de propagande médiatique sur le génocide rwandais, à tort tentent toujours de diaboliser le peuple congolais le liant aux bourreaux du génocide, chose qui est une erreur, sinon une aberration et insulte de l’hospitalité congolaise.
Je, pardon nous congolais, ne voulons pas nous victimiser, mais simplement écrire la véridique histoire des conséquences d’un conflit rwando-rwandais sur notre population, afin de nous défendre des accusations qui pèsent sur nous, chose légitime pour tout peuple de cette terre.
Personnellement, j’ai grandi dans le Katanga avec une famille rwandaise, qui pour moi reste une des meilleures familles du monde, ma seconde famille, qui tient jusqu’à aujourd’hui une grande place dans mon cœur.
Donc mon jugement n’est pas sur le peuple rwandais, mais sur le pouvoir actuel au Rwanda, celui de Paul Kagame et de ses courtisans Tutsi revenus de l’Ouganda qui dirigent sans partage le pays des mille collines au détriment même des autres Tutsi .
Il faudrait partir de l’histoire d’avant le colonialisme au Rwanda pour comprendre les causes qui ont poussé aux violences du génocide et puis de cette cruauté que vit le peuple congolais sur ses terres liées à ce qui s’est passé au Rwanda en 1994.
Depuis des temps avant l’arrivée des colons allemands, puis Belges, le Rwanda fut une monarchie autoritaire Tutsi, dont des Mwami (roi), exclusivement Tutsi, se caractérisaient par une extrême violence sur les autres.
La population du Rwanda était composée de trois groupes ethniques ;
- 85% des Hutu.
- 14% des Tutsi.
- 1% des Twa (peuple de la forêt).
Dans cette monarchie, les Tutsi minoritaires ont toujours dominé sur les deux autres ethnies qui font la majorité, une domination presque tyrannique, même les royaumes Hutus et Twa étaient sous la domination du Mwami Tutsi.
Voilà la première vague des Hutu et quelques Tutsi discriminés par la royauté, qui ont fui la cruauté des Mwami pour venir se réfugier dans les territoires de l’actuel RD Congo, ils furent bien accueillis par les Autochtones, comme l’exigent les traditions africaines, on leur prestant des terres vierges pour leur autonomie.
Ainsi un groupe du royaume rwandais en majorité Hutu, reçus des autochtones Congolais des terres en bas d’une montagne nommée MULENGE, pour les différencier des originaires, on les appela les BANYAMULENGE (ceux qui viennent en bas de la montagne Mulenge).
Toutes les castes supérieurs dans les royaumes des Mwami, étaient réservées aux Tutsi, les Hutu ne devraient se retrouvés que dans les castes inférieures et les Twa serfs des castes supérieures, des intouchables et cela pendant plusieurs siècles.
À l’arrivée des colons allemands, ces derniers ont maintenu, sinon renforcé cette idée de la suprématie Tutsi sur les Twa et Hutu, ainsi sa domination.
Les colons belges ayant remplacé les Allemands, n’ont fait que consolider cette suprématie Tutsi sur les deux autres.
On peut bien se rappeler même des expériences soi-disant scientifiques des chercheurs Occidentaux cherchant à démontrer cette suprématie sur le plan physiologique.
Les missionnaires Pères Blancs, les Allemands puis les Belges, commencèrent à classer les peuples rwandais en race, à travers la vision du marquis de Gobineau, fortement utilisé en Europe. Ils classèrent les Rwandais en Bantous (Hutu et Twa inférieurs) et Hamites (Tutsi supérieur), comme ils opposent en Europe les Aryens aux Sémites.
En 1959 à la veille de l’indépendance, les Hutu majoritaires trouvent là l’occasion d’en finir avec le colonialisme et en même temps du système monarchique et tyrannique des Mwami Tutsi.
Suite à cette révolution Hutu de 1959, entre 1961 et 62, les Tutsi régnants se sont exilés en Ouganda, en Tanzanie et d’autres rejoignent les Banyamulenge de la première vague au Congo.
Chose qui créa un peu de conflits entre les Rwandais réfugiés au Congo, puisque la première vague qui s’était déjà intégrée et même se mariaient avec les Autochtones congolais, était en majorité Hutu et avaient fui la cruauté des rois Tutsi, la deuxième vague eux étaient des Tutsi de la monarchie autoritaire des Mwami. Nombreux Hutu des Banyamulenge ont préféré aller rejoindre des communautés Hutu congolais dans d’autres territoires du Congo, laissant ainsi les terres en bas de la montagne de Mulenge en majorité au Tutsi nouvellement arrivés du Rwanda.
Les Tutsi réfugiés en Ouganda en 1959-63 soutenus par Yoweri Museveni, présidents Ougandais et appuyés par les États-Unis et la Grande-Bretagne, formèrent une armée pour tenter non seulement de revenir réinstaurer le pouvoir basé sur la suprématie Tutsi de leurs parents de la monarchie Tutsi des Mwami, mais notamment en échange de l’appui financier et militaire, pour exécuter le plan anglo-saxon de mettre la main sur les richesses (coltan) de l’Est du Zaïre au détriment des Français qui soutenaient Mobutu.
En réalité derrière la mise au pouvoir de Paul Kagame au Rwanda, se cachait la stratégie du pillage par les Anglo-saxons des richesses du Congo.
La preuve, la stratégie militaire du FPR de Paul Kagame de la prise de contrôle du Rwanda, ne cherchait qu’à pousser la population des refugiés rwandais vers l’Est du Zaïre et non vers la Tanzanie, le Burundi ou l’Ouganda. Pour après prétendant se défendre des génocidaires réfugiés à l’Est du Zaïre, s’emparer et contrôler ces territoires pour le pillage des richesses pour le compte des Anglo-saxons.
Ainsi, les Hutu après l’assassinat du président Habyarimana par le FPR (Tutsi), par peur de se retrouver encore une autre fois sous une suprématie Tutsi comme sous la monarchie cruelle des Mwami Tutsi, ont maladroitement et inhumainement réagis par le génocide.
À la prise du pouvoir du FPR, des millions de réfugiés rwandais en majorité Hutu et notamment quelques Tutsi modérés se sont réfugiés au Zaïre et ont été bien accueillie humainement par les Zaïrois.
L’exemple de monseigneur Christophe Munzihirwa Mwene Ngabo tué sauvagement le 29 octobre 1996, lui est sa suite par les commandos du FPR de Paul Kagame pour son soutien aux réfugiés rwandais, ex-évêque de Kasongo et puis archevêque de Bukavu.
Munzihirwa fût la seule autorité à s’occuper du sort d’une population abandonnée à elle-même, lors des attaques de la ville de Bukavu et le début des massacres de réfugiés rwandais au Sud Kivu, par l’armée de Paul Kagame, les FPR.
« Les gens n’ont pas idée de ce qu’ont vécu les Congolais, les femmes congolaises, les enfants congolais, des enfants obligés à violer leurs propres mères par les FPR », a dit Charles Onana.
Ils obligeaient aux mères à prendre leurs bébés et a les piller eux-mêmes comme du maïs dans un mortier.
Ils (les FPR) éventraient des femmes enceintes à la baïonnette, obligeant la mère de manger la chaire de son bébé.
Et je vous en passe d’autres atrocités infligées au peuple congolais simplement pour avoir aidé des réfugiés rwandais sur leurs terres, dont notamment des Tutsi ;
« Le soir de son assassinat, monseigneur Christophe Munzihirwa Mwene Ngabo venait de sauver les sœurs trappistines d’origine Tutsi vers un lieu où elles se sentaient en sécurité. Le soutien moral et humanitaire de l’archevêque en faveur des réfugiés faisait monter la moutarde au nez du gouvernement rwandais du FPR de Paul Kagame contre les religieux de la RDC. »
Christophe Munzihirwa avait lancé plusieurs alertes écrivant aux présidents américains, hauts responsables européens et même des Nations-Unies, mais ces derniers ont ignoré par complicité ou pas les appels de monseigneur, malheureusement.
Des exemples du soutien des Congolais aux réfugiés rwandais indépendamment du génocide au Rwanda, ne sont plus à démonter.
Avant que j’oublie, j’aimerais parler de la troisième vague des Rwandais en RD Congo, des Hutu et Tutsi fouillant les violences des militaires du FPR de Paul Kagame après génocide et des Tutsi envoyés par le régime de Kagame pour se faire passés pour des Congolais rwandophones, usurpant les identités des Rwandais de la première et deuxième vague.
En 1997, Paul Kagame utilisant les Congolais de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), a pris le contrôle du Congo et la gestion des richesses de l’Est du pays selon le plan anglo-saxon, chose que Mzee Kabila a mis fin par le sacrifice de sa vie.
En bref, le peuple congolais n’a jamais participé ni soutenu le génocide du Rwanda qui fut un conflit rwando-rwandais et non rwando-congolais.
Bien au contraire, par humanité et sous pression de la communauté internationale à accepter de recevoir des réfugiés, voilà aujourd’hui le peuple Congolais est massacré comme des moutons à l’abattoir, des femmes sont violées, des enfants enrôlés dans des rébellions par des Tutsi envoyés par le régime de Kigali se faisant passer pour des Congolais rwandophones.
Pour autant, s’agissant du génocide rwandais, qui je rappelle fût un conflit rwando-rwandais, le peuple congolais devrait recevoir un Prix Nobel pour son humanité face à un peuple voisin en détresse, qui est le peuple rwandais.
Le Congo et les Congolais ne sont jamais allé au Rwanda pour faire un génocide, ni son armée n’a jamais traversé les frontières pour aller faire la guerre au Rwanda, car alors pourquoi le crucifié pour un génocide dont ils n’ont rien à voir ?
Le peuple congolais pour son hospitalité, a été, est encore jusqu’à nos jours, victimes des massacres des génocidaires Hutu rwandais du FLDR et des extrémistes Tutsis rwandais sur leur propre sol, Charles Onana a dit une fois ;
« les massacres des Congolais en RD Congo par des forces étrangères, c’est comme si on rayer de la carte toute la population d’un pays comme le Danemark, personne n’en parle, personne ne réagit et on trouve cela normal. »
Nous ne voulons pas être d’éternelles victimes, mais l’histoire, la vraie nous apprend que nous ne sommes pas coupables ni complices des conflits rwando-rwandais et du génocide, moins n’avons applaudi à cet acte ignoble, mais la réalité est que nous sommes aujourd’hui entrain de subir pour notre sens d’hospitalité, des conséquences néfastes pour notre pays et macabre pour sa population, résultants du génocide rwando-rwandais .