Par Kiki Kienge
Pour des élections qui se déroulent dans les pays membres de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), dans les accords avec ses membres, l’OIF serait dans ses droits et devoirs de faire un audit sur le fichet électoral.
Pour les dernières élections de 2018 dans le pays de Lumumba sous le régime de Joseph Kabila, l’Organisation internationale de la francophonie avait fait un rapport en conclusion de son audit du fichier électoral de la CENI, la commission électorale du Congo :
« Le fichier est jugé globalement inclusif, exhaustif et actualisé mais perfectible ». L’OIF écrit que des améliorations » sont nécessaires pour asseoir sa fiabilité avant le scrutin prévu le 23 décembre ».
Quelques anomalies avaient été relevés par l’OIF, notamment :
- La sécurité des pièces d’identité utilisées pour l’enrôlement.
- Difficultés des détenteurs d’une carte d’électeur 2010-2011 de se réinscrire automatiquement.
- 16,6 % d’électeurs enregistrés sans empreintes digitales.
- Perte des données et des électeurs enregistrés sans pièce d’identité, ni témoignage.
- Absence des observateurs et témoins des partis politiques dans les bureaux de vote.
Pour les élections de 2023 qui approchent, l’Organisation internationale de la francophonie se prépare à faire son audit sur le fichier de la CENI, mais voilà que la présidente de cette organisation francophone aujourd’hui est une Rwandaise, Louise Mushikiwabo ex-ministre du Rwanda et très proche du président Paul Kagame.
Le régime de Kigali accusé par Kinshasa d’avoir des velléités expansionnistes en RD Congo, les deux présidents sont actuellement dans une série d’accusations sur l’insécurité à l’Est du Congo.
La grande majorité des Congolais pensent que cet audit de la Francophonie présidée par Mushikiwabo, puisse servir au président Paul Kagame dans à stratégie de contrôler la souveraineté du Congo. Des voix s’élèvent par des sondages, appels à manifester contre l’audit de la Francophonie.
Du côté du gouvernement Congolais seul le Premier ministre, Sama Lukonde Kyenge pour le moment qui a eu une réaction, qui a bien analysé balance la décision de la patate chaude à la CENI :
« Rappelez vous d’abord qu’au moment où le processus commence, la CENI fait appel à tous les témoins, elle veut que tout le monde puisse voir le travail qu’elle fait, que ça soit les acteurs pro pouvoir, que ça soit les acteurs de l’opposition, que ça soit la société civile, que ça soit les organismes internationaux, ils ont le droit de venir et nous accompagner (…) nous sommes souverains et nous déciderons quel est l’acteur qui peut venir auditer où pas. La CENI qui a toute la responsabilité de donner une réponse en toute indépendance à cette question qui lui sera posée, tiendra compte de cette souveraineté, j’en suis convaincu ». A déclaré le premier ministre Congolais.