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Éditoriale de Kiki Kienge
« La nation est une volonté des différents peuples basée sur la tolérance des diversités pour un mieux vivre ensemble et pour leur survie »
« Nihil aeternum est », j’aimerais commencer précisant avec cette phrase en latin que nul sur cette terre n’est acquis ni éternel, ni même la place au paradis du plus « saint » des gurus religieux ou politique, seule la notion du Dieu l’est et le restera.
« Le feu qui brûle la ville, commence toujours par une étincelle négligée et surtout ignorée. Et Rome brûla sous le règne du grand empereur Néron Nero Claudius Caesar Augustus Germanicus sous l’ivresse de son pouvoir »
Imaginons un pays créé par des gens qui n’y ont jamais mis leurs pieds avant de décider qui devrait être Congolais, Zambien, Angolais, Rwandais, Namibien ou Camerounais….
Ignorant, Ô pardon piétinant même les véritables identités, les coutumes, traditions, langues ou tribus des autochtones partagés comme au jeu des cartes selon la volonté des gagnants…
Un frère qui vivait de l’autre côté de la rivière, un oncle qui habitait dans son champ de l’autre côté de la montagne, un cousin qui pêchait où est allé chasser un peu loin. D’un jour à l’autre, après la décision des plus « grands du monde » à la conférence de Berlin en 1884-1885, se retrouva avec une autre nationalité que ses siens et voir même son propre fils resté de l’autre côté. Une conférence des Européens ou même aucun Monarque africain n’a été ni invité ni consulter.
Quel dédaigne, un mépris qui devrait nous indigner en tant qu’Africains jusqu’à la dernière génération qui naîtra sur ce continent Noir, voilà aujourd’hui par amnésie populaire à l’africain, pas seulement continu à nous diviser, mais pire encore nous pousse à nous haïr et à nous massacrer même après 138 ans comme des chiens enragés.
RD Congo, sommes-nous réellement une Nation, un Pays ou un État ?
Congo comme pays !
Oui, nous sommes un pays, du latin, pagus qui désignait une subdivision territoriale, puisque étant sur un territoire et possédant nos quatre langues officielles. Ce pays aurait été créé ou même imposé pour des raisons géopolitiques et économiques sans aucun regard des intérêts avec la population du territoire du pays, qui n’étaient que des meubles pour les nouveaux propriétaires. Là je me permettrais même de contredire un sage, je dirais ; le pays n’est pas le monde, mais un territoire défini sur des raison géopolitiques.
Oui, Congo le pays qui possède neuf voisins, 450 tribus, 250 langues sur un territoire de 2.345.000 km2
Congo comme État !
Oui, le Congo est un État, puisque la notion de l’État se réfère au plan sociologique, organisationnelle et juridique d’une population vivant sur un territoire déterminé et soumis à un gouvernement. L’État n’est qu’une structure institutionnelle pour l’organisation d’un peuple dans un territoire commun, dans nombreux cas, elle peut-être aussi une imposition comme pour le pays.
Oui, l’État Congolais avec ses institutions issues des « élections démocratiques » et possédant ses emblèmes, comme son drapeau.
Congo comme Nation !
Sans aucune vergogne de ma part je dirais, voilà là où le bât blesse, la Nation Congolaise. 63 ans après, nous Congolais soyons francs envers nous-mêmes, ont encore des difficultés à maintenir la Nation léguée par le sacrifice et la volonté de nos parents, plus encore à en créer une plus forte et unie à cause de nos fanatisme épidermiques et archaïques.
La Nation est une volonté de quelques peuples contraints a vivre ensemble pour leur survie, elle demande de la volonté, de la patience, mais surtout d’une tolérance extrême des peuples qui vivent dans cette Nation. Le mot paysan se réfère souvent au territoire, à la terre, Nationaliste à la tolérance de la diversité, qui se définit par les caractéristiques propres et communes à ses membres (ethnies ou tribus). « qui place la nation au-dessus de tout dans sa manière de penser : il met en valeur le sentiment d’appartenir à une culture, une langue, une religion commune, ou un patrimoine commun. »
La Nation contrairement aux deux premiers, est une volonté et non une obligation ou imposition, des peuples de s’unir pour leur survie et surtout pour un mieux vivre ensemble. En tant que volonté, elle peut notamment prendre fin, chose que je combattrais avec ma dernière énergie.
Trois mots caractérisent la Nation ; souhaité, autonome ou indépendant.
- 1. Souhaité est cette volonté du vivre ensemble des peuples avec leurs diversités.
- 2. Autonome c’est ce fait que malgré ce vivre ensemble, ses peuples restent autonomes dans leur culture et peut-être économies et même administrations.
- 3. Indépendant, le fait de ne pas dépendre totalement des autres sur tous les plans. Chose qui laisse aussi dans la Nation, la liberté des peuples de vouloir se retirer ou rester dans cette Nation, qui peut-être ma RD Congo.
Et voilà que quelqu’un me souffla à l’oreille ; « saviez-vous que la Nation n’est même pas définie juridiquement ? », mon Congo est une Nation…
Le latin origine de presque toutes nos sciences linguistiques actuelles, nous apprend une chose, que ;
« Le mot nation vient du latin natio, qui dérive du verbe nascere, naître (supin : natum). Le terme latin natio désigne les petits d’une même portée, et signifie aussi groupe humain de la même origine. Chez Cicéron, le terme natio est utilisé aussi pour désigner une peuplade, un peuple ou une partie d’un peuple ».
Entre les trois principes, pays, État et Nation et le pays, doit primer la notion de la tolérance, mais surtout de la tolérance de la diversité pour leurs existences, chose que nous Congolais avons encore beaucoup à apprendre.
Il ne peut exister une Nation sans la tolérance des diversités intrinsèques des cultures, peuples, communautés. Dans une nation n’existe de tribu, culture ni communauté supérieure s’octroyant le droit de décider sur les autres, même piétinant ou manipulant les lois du pays.
Si aujourd’hui on peut se permettre de dire, se battant le poing sur la poitrine ; « le Congo reste un est indivisible ».
Sachez-le que c’est puisque nos prédécesseurs comme Lumumba, Kasavubu, Tshombe, Munongo, sendwe, Mombele, Nzeza-Nlandu, Kanza, Mobutu, Bomboko, Gizenga, Kalonji, Ileo, Luyeye, Kini, Yumbu, Ngandu, Ngalula, Kamitatu, Matiti Philibert, Kama, Kibwe, Mutaka, Muyumba, Kasaongo, Bolikango, Bobanga, Sangira, Bahizi, Engulu, N’djoku et tant d’autres.
En 1960 à la table ronde en Belgique, ont mis de côté leurs ambitions personnelles et orgueil et ont décidé de faire la Nation Congolaise que nous avons hérité. Ces noms représentent la RD Congo que nous sommes en train de risquer de perdre pour des complexes de supériorité des uns et des autres et surtout par un fanatisme populaire croissant dans le pays.
Pour anecdotes, Patrice Lumumba qui était exclu par les Belges à cette table ronde, tous les participants Congolais, ont oublié leurs origines ethniques et linguistiques pour exiger la présence de Lumumba à cette réunion historique. Voilà la grandeur et la force d’une Nation, chose qui fait défaut en ce moment au Congo de Lumumba. Swahili, Bangala, Bakongo et Kasaï ont créé en ce moment là, la Nation Congolaise.
Aujourd’hui c’est à nous de nous rabaisser de nos orgueils stupides identitaires pour maintenir cette Nation.
Nos politiciens et dirigeants, malheureusement ont perdu tout éthique et loyauté dans cette nation Congolaise, ne jurant que sur leurs intertitres personnels et de leurs familles, au risque de mettre du feu à la Nation.
Quelqu’un a dit, vous les Bangala avaient géré ce pays pendant 32 ans, nous les Katangais pendant 21 ans, quoi de mal que les Kasaïens gèrent aujourd’hui ?
Voilà le véritable tribalisme qui détruit a petit feu la Nation congolaise, ce ne sont les Bangala, les Katangais qui ont géré, ni les Kasaïens qui gèrent le Congo. Mais des individus ou groupes d’individus qui doivent répondre de leurs gestions de l’État.
L’homme, ses coutumes, le pays et l Etat passent, mais la Nation restent avec notre volonté.
Aujourd’hui je vous le dis en vérité, si la RD Congo existe, c’est puisqu’un originaire du Kasaï peut aller librement à Kisangani et vise versa. Un Mungala se sent du Kongo Central, un Lokele se trouve bien à Goma et qu’un Katangais ait le droit de vivre librement à Kananga, cela est le résultat de la tolérance de nos diversités.
Aujourd’hui, qu’on ne se la cache pas, mon pays la RD Congo traverse une grande crise identitaire dans le concept de la Nation, pays et même État.
Pourquoi ?
Par notre fanatisme Etnico-Politico-Réligieux, pour satisfaire les moindres désirs des gurus, pardon politiciens qui s’enrichissent par notre ignorance.
On voit des petits gurus chercher à tout prix à exister politiquement sur des bases tribales, discriminatoires et même racistes.
Par des propositions de loi archaïques et alambiqués, par des complexes de supériorité culturels ou de positionnement politique, peut-être même à la recherche de gain. La Nation RD Congo est en train se risquait son existence.
On voit chez nous au Congo des groupes de ressortissants de je ne sais quoi se basant sur les ethnies ou autres, aujourd’hui on me parle même des groupes des métis composés de quelques petits fantoches du guru, pour dire Adolf Hitler avait aussi ses petites bamboches corrompus juives afin de tenter a laver son antisémitisme sur le sang de leurs frères mourants dans des chambres à gaz.
On ne peut reprocher les autres des mêmes choses qu’on veut leur imposer, on jette des étincelles sur du foin, on s’étonne de voir la fumée sortir du foin.
Ma peur pour une tentative de sécession en RD Congo, n’est pas sans sa réussite ni son échec, mais dans les conséquences de l’échec ou la réussite de celle-ci. Les sentiments de méfiance qui risquent de s’empirer entre les Congolais, l’intolérance tribale, mais pire encore le risque de balkanisation que beaucoup de nos ennemis souhaitent et attendent impatiemment.
« Je vois une étincelle, n’attendons pas la fumée pour crier au secours, ça risque d’être déjà trop tard ».
Congolais, sauvons notre Congo tant qu’il est temps.
