Par Kiki Kienge
Kigali de plus en plus isolé par ses alliés Occidentaux et maintenant même par les organisations internationales, comme les plates-formes des pétitions Online. Beaucoup de pays et institutions qui soutenaient aveuglément le Rwanda, commencent à comprendre que l’Afrique central ne tourne plus autour de Kigali et de son président.
Notons notamment la suspension de plusieurs faux comptes sur Twitter, qui propageaient des contenus haineux et diffamatoires et des fonds suspendus après investigation sur les donneurs des quelques extrémistes Rwandais.
C’était une pétition lancée contre la rectrice de l’université d’Édimbourg en Écosse, Debora Kayembe Buba d’origine Congolaise pour un tweet personnel sur le génocide du Rwanda en 1994, une pétition soutenue par plusieurs responsables Rwandais et même institutions.
Pour rappel, le tweet en question ne faisait en aucun cas l’apologie du négationnisme du génocide Rwandais, mais bien au contraire ne questionnait que l’implication de l’actuel régime de Kigali dans les massacres de 1994.
Voilà que la première plate-forme mondiale des pétitions, vient d’éliminer cette pétition Rwandaise contre Debora Kayembe, pour motif de violation des vies privées et contre les directives communautaires :
« Bonjour, Nous avons déterminé que le contenu que vous avez signalé violait nos directives communautaires. En conséquence, nous avons retiré la pétition. Change.org De la part de US Office/Help Desk »
Paul Kagame malgré le « je t’aime moi non plus » de ses partenaires ne lâche pas, se défend et donne son point de vue sur Félix Tshisekedi et sur la situation sécuritaire à l’est de la RD Congo
« Nous découvrons que nos voisins collaborent avec nos ennemis, et vous voudriez que nous leur fassions confiance ? »
En bref voilà le concentré du message du président Rwandais, Paul Kagame de son interview avec Jeune Afrique :
« (FDLR) nous amener à intervenir sur le territoire congolais, sans excuses ni préavis. (…) et personne ne nous empêchera de le faire »
Pour cet article, nous avons épinglé quelques passages de l’interview du président Rwandais, Paul Kagame accordé à Jeune Afrique, afin de pouvoir nous éclairer sur la position du régime Rwandais dans l’implication de la situation sécuritaire à l’Est de la RD Congo.
Le président Rwandais, Paul Kagame n’a pas nier ni accepter officiellement le soutien de son pays aux rebelles du M23.
Un Paul Kagame en style Gengis Khan, un conquérant qui prétend agir où et quand il le voudra tant que lui considérera que la sécurité de son pays est menacée :
« L’accusation selon laquelle j’interviendrais au Congo m’importe peu. (…) L’important est de savoir pourquoi j’interviendrais. »
Pour Kagame l’idéologie génocidaire des FDLR menacerait la sécurité du Rwanda :
« (FDLR) est clairement susceptible de nous amener à intervenir sur le territoire congolais, sans excuses ni préavis. Quand on est attaqué, on n’attend pas les instructions de son agresseur ou de son protecteur sur la manière de réagir. »
« (…) il est de notre responsabilité d’éradiquer ces individus où qu’ils se trouvent et personne ne nous empêchera de le faire. »
Historique de l’insécurité selon Paul Kagame :
« (…) depuis 1994. A l’époque, près de deux millions de Rwandais avaient fui le pays pour s’y réfugier. La majorité d’entre eux sont depuis retournés au Rwanda, mais une minorité y est restée, ce qui constitue encore aujourd’hui un facteur d’insécurité pour nous. »
Le président Kagame, semblerait en plus se défendre sur les accusations de soutien au M23, sur question d’un certain acharnement sur les Tutsi en RD Congo, il se présente en défenseurs de la race Tutsi au Congo :
« Les autorités de Kinshasa doivent également mettre fin aux discours de haine anti-Tutsi et ne plus menacer ces populations en les renvoyant au Rwanda alors qu’elles sont chez elles au Congo. (…) Le Rwanda n’est pas un espace vide dans lequel un pays voisin (RD Congo) se croit autorisé à se débarrasser des populations qu’il persécute. »
Le président Rwandais prétend notamment avoir envoyé des messages d’apaisement au mouvement rebelles du M23 pour un retrait des localités occupées. Chose que selon lui les M23 auraient accepté contrairement aux déclarations du pouvoir de Kinshasa et de son président, Félix Tshisekedi.
Avec un humour à la limite noir et moqueur, Paul Kagame fait presque l’éloge des « victoires » des terroristes du M23 sur l’armée Congolaise (FARDC) :
« Le problème, c’est que l’armée congolaise en a profité pour les attaquer, avant d’être vaincue une fois de plus. »
Sur les FDLR, Paul Kagame considère que les rebelles Rwandais et l’armée Congolaise ne font qu’un :
« Les FDLR sont intégrées dans les FARDC et c’est là que le bât blesse. Cet état de fait ne nous empêche pas de revendiquer notre droit légitime à éteindre le feu à sa source, où qu’il soit, avec ou sans le consentement de quiconque. »
Paul Kagame rejette la faute de l’insécurité à l’Est de la RD Congo, à l’ONU et aux autorités de Kinshasa :
« Il l’est aux yeux d’une communauté internationale qui a échoué, et il l’est pour les dirigeants congolais, trop heureux de trouver une excuse à leur propre incapacité. »
Selon le président Paul Kagame, Félix Tshisekedi lui-même avait reconnu que les terroristes du mouvement M23, seraient tous des citoyens Congolais et non réfugiés Rwandais Tutsi :
« (…) en 2022, j’ai posé la question au président Félix Tshisekedi : » (…) Considérez-vous les membres du M23, (…) des réfugiés de la même communauté qu’eux, comme des Congolais ou des Rwandais ? Il m’a répondu, en présence des autres chefs d’État : « Ils sont congolais. »
Pour résoudre la situation à l’Est de la RD Congo, Paul Kagame conseille au le gouvernement Congolais d’étudier sérieusement les revendications du mouvement rebelle M23 et de chercher un dialogue avec les rebelles, mais surtout de répondre à leurs préoccupations.