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Par Kiki Kienge
Comme pour le programme des 100 jours, Tshilejelu est notamment un projet présidentiel qui est géré directement par la présidence à travers les conseillers du chef de l’État.
Première conséquence de cet amer constat du chef de l’État Félix Tshisekedi, la résiliation du contrat signé avec la Société Chinoise, CREC-7 sur le projet Tshilejelu.
Le motif officiel, serait l’incapacité technique de la société chinoise sollicitée pour le déploiement des équipements et matériaux du projet Tshilejelu.
Rapport de l’IGF du 30 novembre 2021 sur le projet Tshilejelu
Le projet Tshilejelu lancé en mars 2021 par le chef de l’État Félix Tshisekedi, voilà huit mois après l’IGF (Inspection Générale des Finances) avait constaté :
– Seulement 2 Km de route ont été asphaltés à Kinshasa.
– Zéro Km à Mbuji-Mayi.
– Seulement 6 Km dans tout le Kasaï Oriental sur les 25 Km prévus.
– Dans les villes de Tshikapa, Kabinda, Lusambo et Mwene-Ditu les travaux n’ont même pas débuté.
– Le prix du Km de route est passé de 350 000/500 000 $US pour être facturé à l’État Congolais à 982 073 $US.
– 13 000 000 $US auraient déjà été débloqué par la banque entre février et juin 2021, mais seulement 4 061 583 $US ont été utilisés, 8 938 417 $US ont disparu dans des commissions obscures (plus des deux tiers du montant décaissé).
Rappelons que la société chinoise, CREC-7 avait réagi au rapport de l’IGF, accusant ce dernier de parti pris :
« L’IGF fait preuve d’une totale méconnaissance en matière de construction et de modernisation des infrastructures routières, car ignorant tout du génie civil. »
Les Chinois ont avancé comme motif, le déploiement du matériel sur les chantiers dans le Grand Kasaï qui peut prendre de 2 à 6 mois ou voir même plus.
Mais posons-nous cette question : A quoi sert l’étude de faisabilité dans un projet ?
La société Chinoise avait notamment rejeté les accusations sur le détournement des 13 millions $US, prétendant déjà avoir avancé 6,8 millions $US de ses propres fonds.
Constat des travaux de Félix Tshisekedi dans le Kasaï Oriental
Déjà en novembre dernier dressant le bilan du projet Tshilejelu, le patron de l’Inspection Générale des Finances (IGF) et le chef de la mission d’inspection, Emmanuel Tshibingu N’senga avaient prédit le fiasco de ce projet le qualifiant d’une escroquerie planifiée.
Après le séjour du chef de l’État dans le Kasaï Oriental qui s’est clôturé le 7 décembre dernier, Félix Tshisekedi a constaté personnellement l’échec de ce projet et d’autres travaux en cours dans la province de Bakwanga :
« Je suis venu pour voir de mes propres yeux s’ils ont travaillé ou pas. S’ils n’ont pas travaillé, ils me doivent des explications pertinentes, dans le cas contraire, ils iront en prison »
Déjà le ministre de la Recherche Scientifique et Innovation Technologique, José Mpanda originaire du Kasaï oriental qui faisait partie de la délégation du chef de l’État, avait bien décrit le fiasco sur les réalisations des travaux dans la province.
Pour lui ceux qui tuent les Kasaïens sont des Kasaïens, surtout ceux qui sont autour du chef de l’État, il est allé jusqu’à demander qu’on fasse un ménage dans l’entourage du chef de l’État où l’on trouve plus de détourneurs que de personnes éprises de bon sens :
« Au Kasaï Oriental nous sommes responsables de misère de nos propres frères, je parle de nous qui sommes aux côtés du chef de l’État. Le président Tshisekedi a fait sa part, il se fait malheureusement qu’il est entouré de beaucoup des détourneurs, ils sont nombreux ses détourneurs. Tshilejelu zéro, DAIPN zéro, Nkwadi zéro …, je ne débite pas des choses en l’air je viens de voir tout ça moi-même (…) Il n’y a aucune réalisation ici, les fonds alloués aux différents projets des individus se le sont partagés. »
