Par Kiki Kienge
Déjà des questions seulement à 24 heures de sa signature à Luanda en Angola en présence des présidents angolais comme médiateur, l’ex-président Kényan Uhuru Kenyatta comme facilitateur désigné par l’EAC, du président burundais, celui notamment du président congolais, mais en absence du président rwandais Paul Kagame qui a délégué son ministre des affaires étrangères.
L’accord prévoit un cessez-le-feu dès vendredi 25 novembre à 18 heures, la création d’une zone tampon dans l’Est, la cessation des hostilités et un retrait du M23 des territoires occupés. En cas de refus du mouvement terroriste les chefs d’État de la EAC prendront des décisions sur une mission militaire offensive contre les M23.
Mais déjà des questions sur le respect, la légalité et la considération de l’accord par le Rwanda accusé de soutien au groupe terroriste :
- Selon quelques experts comme Frédéric Bola, l’accord signé pose problème dans la version de ses langues, la version anglaise du Communiqué de Luanda qui inclut le FDLR au point 8. Comme l’accord est conclu dans le cadre de l’EAC qui a comme langue officielle l’anglais (art 137), la version française du point 8 qui n’inclut pas les FDLR n’a aucune validité.
- Ces préoccupations des experts est presque confirmé par les déclarations d’Alain Mukuralinda, porte-parole adjoint du gouvernement rwandais : « En ce qui concerne le Rwanda s’étonne comment le gouvernement Congolais omet volontairement la collaboration des FARDC avec les FDLR et autres groupes rebelles (…) en conclusion tous ces groupes armés (surtout FDLR) opérant sur le territoire (congolais) selon la résolution doivent immédiatement déposer les armes. La résolution a noté encore une fois l’incapacité totale et donc l’échec du gouvernement congolais à instaurer la sécurité à l’est du pays et son manque de volonté politique à appliquer les résolutions intérieures. Le M23 tous comme les autres mouvements doivent respecter la résolution qui a été prise .Si ces mouvements ne respectent pas la résolution il y a des décisions qui seront prises en conséquences. »
- Le M23 de son coté ne reconnaît pas l’accord de Luanda ; » le M 23 a pris connaissance de ce document dans les réseaux sociaux… Il n’y avait personne dans ce sommet donc ça ne nous concerne vraiment. Normalement, quand il y a un cessez-le-feu, c’est entre les deux parties en guerre. », Lawrence Kanyuka, porte-parole politique du M23. Donc pour le mouvement terroriste du M23, l’armée congolaise devrait aussi cessez les attaques contre leurs positions pour le respect de l’accord.
La population de Goma sceptique à l’accord de Luanda est descendu dans les rues pour manifester leur désaccord. Pour la société civile congolaise, la communauté internationale doit cesser avec son hypocrisie, car le Rwanda n’a aucune volonté de voir la paix à l’est de la RD Congo.