Par Kiki Kienge
Pour les deux pays-frères et voisins, c’est du « je t’aime moi non plus« , une tension sibérienne règne entre les deux présidents.
Félix Tshisekedi et Paul Kagame respectivement présidents de la République Démocratique du Congo et du Rwanda, sont encore sur le ring de l’Est et les arbitres (communauté internationale et ONU) semblent plus être préoccupés des spectateurs que du combat et des boxeurs.
Rappelons que depuis deux jours les affrontements entre l’armée Congolaise et les rebelles du M23″ ont repris, aux dernières nouvelles les rebelles auraient encore pris quelques localités vers le Rutshuru. Si rien n’est fait en urgence par l’armée Congolaise pour défendre son territoire, c’est la ville de Goma qui risque de tomber entre les mains des terroristes.
C’est dans un entretien accordé à la chaîne de télévision britannique, la BBC que le président Congolais Félix Tshisekedi a parlé de ses relations avec le président Rwandais Paul Kagame et de la situation sécuritaire dans son pays.
À la question de la journaliste de savoir quelles étaient les relations actuelles avec le président Paul Kagame du Rwanda, le chef de l’État Congolais, Félix Tshisekedi répond :
« Elles sont froides évidemment, que pouviez-vous penser d’autres, c’est lui qui malheureusement a décidé d’agresser la République Démocratique du Congo. Et pourtant lorsque je suis arrivé à la tête de mon pays, je suis allé voir tous nos voisins, nous en avons neuf. Pour leur dire, je veux que nous engagions nos relations sur des programmes de développement, des projets qui vont être d’intérêt commun à nos deux pays, à nos deux peuples. Pour évidemment évoluer aller vers le développement, sortir notre sous-région de cette image qu’on lui comme de violence, d’instabilité, d’insécurité tout ça. Ça avait bien marché pendant trois ans, les relations étaient excellentes. Nous avons dû revoir tout cela, arrêtait tout cela, parce que nous avons eu l’impression d’avoir été poignarder dans le dos. Et ça c’est inacceptable. »
Sur les déclarations de Kigali qui rejette les accusations de Kinshasa d’un support militaire de l’armée Rwandaise aux rebelles du M23, Félix Tshisekedi avance ses preuves :
« Je ne sais pas où est-ce qu’il le dit non (Paul Kagame), mais quand nous sommes dans des discussions face à face, il ne soutient pas cette position-là. Tout simplement nous avons des preuves, on a fait des prisonniers qui étaient Rwandais, avec bien estampiller sur leurs uniformes les trois lettres, RDF (Force Armée Rwandaise). Nous avons à plusieurs reprises trouver, soit des corps, soit des restes des tenues, des bouteillions. En tout cas des preuves, plus que des preuves de la présence rwandaise. De là continuer à nier, c’est là la preuve qu’il y a une mauvaise foi. »
Parlant de l’insécurité généralisée depuis plus de 20 ans en République Démocratique du Congo, le chef de l’État Congolais Félix Tshisekedi remet la genèse de cette instabilité en 1994 lors du génocide Rwandais :
« Tout est parti lors du génocide au Rwanda, en 1994 la communauté internationale a demandé à la République Démocratique du Congo alors le Zaïre, d’accueillir le flot des réfugiés en détresse au Rwanda pour les préserver du génocide qui avait lieu là-bas. Depuis lors, beaucoup de choses se sont passées en République Démocratique du Congo. »
En rapport à la situation actuelle des négociations de Nairobi en Tanzanie et de Luanda en Angola avec les groupes armés, notamment les rebelles du M23 dont un rapport de l’ONU confirme l’appui et l’assistance militaire du Rwanda, Félix Tshisekedi parle de status quo :
« À ce stade c’est le status quo, il a été décider à Nairobi et à Luanda (…) d’arrêter le feu, c’est le M 23 qui nous agresse et d’opérer le retrait inconditionnel du M 23. Le Rwanda s’était engagé à la facilité, jusqu’à ce moment il n’y a encore rien qui s’est fait. Je pense qu’avec le déploiement de la force régionale (EAC), nous obtiendrons le départ du M 23. »