Par Kiki Kienge
A noté : Presque tous les pays émergents depuis ces derniers 50 ans dans le monde, n’ont pas rejeté leurs traditions, mais bien au contraire ils ont ressui à concilier la démocratie, la politique avec leurs traditions.
Contrairement à beaucoup de pays africains où les richesses sont une malédiction qui provoque des guerres, tribalisme, exclusion et même famine. Le Botswana fait exception, pourquoi pas un modèle aussi pour mon R. D. Congo par exemple ?
On ne pourra pas dire qu’au Botswana tout est rose, mais on a toujours l’habitude de voir et d’entendre que le côté négatif de l’Afrique, mais voilà quand il le faut, parlons-en.
Recouvert à 80% de désert, le Botswana après son indépendance en 1966 était un des pays les plus pauvres de l’Afrique avec un PIB par habitant de 200$, un pays voué à l’échec selon les analystes du temps. Il était même surnommé par les colons Britanniques pour sa pauvreté ; « le pays où rien ne se passe ». Pour en avoir une idée, le Botswana en 1966 ne possédait qu’une seule industrie, la Bootswana Meat Commission, l’abattoir national, seuls 12 kilomètres de routes sont goudronnées et seulement 22 universitaires pour tout le pays.
Mais voilà avec la découverte des grands gisements de diamants à Orapa en 1967, à Jwaneng et Letlhakane en 1973 le pays est devenu la Suisse de l’Afrique. Mais en réalité ce n’est pas simplement la découverte des gisements du diamant qui en fait la réussite du Botswana, mais bien la clairvoyance et le sens de responsabilité patriotique de son premier président, Seretse Khama qui a jeté des bonnes bases pour la réussite de ce petit pays africain, notamment les autres présidents qui lui ont succédé.
- Seretse Khama a instauré une stabilité politique qui respecte les cultures traditionnelles de son pays, où les chefs coutumiers gardent un pouvoir aussi politique dans la gestion du pays. Les Kgotla assemblées traditionnelles présidaient par le roi, où on réglait, jugeaient démocratiquement les conflits et on décidait des réalisations dans le royaume, ont été encore plus renforcées dans leur pouvoir. Le système de gouvernance du pays était composé d’une assemblée nationale et du « House of Chiefs » qui rassemble les chefs traditionnelles du Botswana.
- Une bonne gouvernance, Seretse Khama et après tous les autres présidents, responsabilisent les nouveaux leaders politiques du Botswana, il a fait une lutte réelle contre la corruption, pas de détournement de la rente du diamant. La conscientisation contre la corruption commence déjà à l’école primaire pour les élèves.
- Un capital humain, le gouvernement a construit des écoles mêmes dans les coins le plus reculés du pays, les étudiants reçoivent régulièrement une allocation qui leur permettent de bien vivre et bien étudier, une grande partie des cours à l’université sont subventionnées. Si vous êtes un bon étudiant et que le choix de votre programme universitaire n’existe dans le pays, l’État est dans l’obligation de vous envoyer à l’étranger à ses propres frais.
- Partenariat économique équitable entre le gouvernement du Botswana et la multinationale De Beers pas de rétrocommission la société nationale du diamant la DEBSWANA ? Le gouvernement possède 50% du capital et les autres 50% aux investisseurs de la De Beers.
- Le pays a appliqué une politique pour ne pas exporter ses minerais à l’état brut, tout est transformé sur place, chose qui crée de l’emploi.
En 25 ans, le Botswana a affiché la croissance la plus performante de la planète, il est passé du pays a un revenu faible (moins avancés) pour passer au pays au revenu moyen.
Comme les diamants ne sont pas éternels, aujourd’hui le Botswana avec l’argent du diamant, il investit dans la production du cuivre, de l’or, du Nickel, du charbon, mais surtout du tourisme haut de gamme.
CROISSANCE INCLUSIVE
La plus grande réussite du Botswana, est le partage rationnel (pas totalement parfait) entre la population et les dirigeants des revenus des richesses minières, la manne profite à presque tous les citoyens du pays malgré quelques discriminations contre les Khoïsan. Qui sont expulsés de leurs terres et interdit de vivre selon leurs traditions ancestrales, les Khoïsan sont un des peuples les plus discriminés de la planète, dépaysés la jeunesse finie dans l’alcool, prostitution et la délinquance.
En 50 ans le pays est passé de 12% à plus de 50% des routes asphaltées, l’accès à l’eau salubre, électricité, soins de santé et l’éducation primaire étaient déjà universelles, chaque citoyen a droit à 10 années d’éducations gratuites.