Par Kiki Kienge
Vidiye Tshimanga, homme d’affaires et conseiller du chef de l’État Félix Tshisekedi, mais surtout un de ses amis depuis l’exil en Belgique qui a soutenu financièrement la campagne du nouveau président de la République.
« Je pense que vous le savez qui je suis pour le président, je suis vraiment proche de lui, j’ai financé sa campagne politique pour devenir président, je l’ai fiancé. », S’est vanté Vidiye Tshimanga.
Dès son élection à la présidence du pays, le président Félix Tshisekedi avait ramené Vidiye Tshimanga dans son lot des « amis de la diaspora » pour la gestion du pays, majoritairement placés à la présidence et dans le gouvernement. Chose qui crée depuis quelques temps des malaises entre les membres de l’UDPS de Kinshasa (la base) et la Diaspourrie, nom donné aux Congolais venus de l’Occident avec le chef de l’État, Félix Tshisekedi.
« Je l’ai rencontré en 2014, et nous sommes devenus très proches, a-t-il déclaré. Il vient chez moi, nous dînons ensemble à la maison. Sa femme, c’est une bonne amie de ma femme. » A déclaré Vidiye Tshimanga aux journalistes.
Des vidéos de Vidiye Tshimanga montrant le conseiller du chef de l’État en transaction avec des « investisseurs prétendant » envoyés par un conglomérat basé à Hong Kong pour investir dans les minerais du Congo RD.
Mais voilà que ces derniers ne sont pas des investisseurs ordinaires, mais des journalistes qui enquêtent sur la corruption en RD Congo. Après quelques échanges téléphoniques, ces derniers invitent Vidiye Tshimanga à Londres à leurs frais (vol, son hôtel, ses repas et ses courses en taxi) pour une rencontre afin de conclure l’affaire.
Enregistré secrètement, Vidiye Tshimanga dévoile le mécanisme de corruption en RD Congo, 20 % de participation dans les sociétés des investisseurs en échange de la protection, facilitation d’octroi des contrats, octroi de licences minières, de paiement et autres.
Pour un présumé investissement de 200 millions $US des fameux investisseurs, Vidiye Tshimanga réclame 20%, Voilà quelques déclarations du conseiller du chef de l’État :
« Si nous faisons des affaires ensemble, je prendrai mon… pourcentage de l’investissement et je gagnerai de l’argent »
« Si je demande (au président Tshisekedi) quelque chose, il donne. Moi, c’est le président, le président ne fait aucune affaire, bien sûr, pas directement »
«La société ne sera pas à mon nom, car je suis un PEP (politically exposed person). Nous avons des trusts qui sont sur l’île Maurice, nous avons différentes façons de le faire, mais généralement nous mettons les noms des personnes que nous contrôlons dans le pays. Mais c’est nous qui dirigeons. Je suis toujours derrière.»
Ivanhoe Mines
Vidiye Tshimanga se vante même d’avoir conclu un accord de sa société COBAMIN avec la société Ivanhoe Mines dans le Lualaba et le Haut Katanga :
«Avec Ivanhoe, ils ont 80%, j’en ai 20, déclare Vidiye Tshimanga. Mes 20% sont divisés en deux, donc vous avez 10%, c’est COBAMIN, ma société. Les autres 10%, parce que dans la loi minière, vous avez l’obligation d’avoir une personne congolaise dans la société… Cette personne congolaise est quelqu’un que nous avons choisi.»
Ivanhoe a rejeté les déclarations de Tshimanga, prétendant que ses activités au Congo sont régies par des politiques d’entreprises strictes en matière de lutte contre la corruption.
Vidiye Tshimanga s’est défendu prétendant que l’interprétation des enregistrements n’était pas fiable en raison de son mauvais anglais. Et dit qu’il aurait tendu lui-même ce piège voulant voir jusqu’où iraient l’homme et la femme.