Intervention de la force de l’EAC en RD Congo : Confusion entre les intérêts des pays de l’Est, manque de financement et rejet de la population

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Par Kiki Kienge

C’était lors de la rencontre entre les chefs d’États de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) à Nairobi au Kenya, que les sept États membres de la CAE ont décidé de déployer une force régionale dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), afin de sécuriser les zones en conflit.

Rappelons que la majorité des groupes armés qui déstabilisent l’Est de la RD Congo, sont d’origine ou soutenu par les pays voisins du Congo, qui lorgnent et exploitent déjà les richesses du pays de Lumumba.

Voilà que dans la réalité les choses ne sont pas si faciles à exécuter comme ce fut lors de la signature de l’accord entre les chefs d’État à Nairobi, des difficultés et incompréhensions sont apparus qui retardent le déploiement des armées de l’EAC à l’Est du Congo, a l’exception du Rwanda exclu par le président Congolais, Félix Tshisekedi.

Méfiance des Congolais vis-à-vis des armées étrangères.

La population Congolaise a toujours eu une méfiance envers les armées étrangères. Pas par ignorance, mais simplement par expérience.

Avec l’arrivée des troupes de Mzee Laurent Désiré Kabila, les militaires étrangers qui l’accompagnait, surtout Rwandais et Ougandais se sont comporté en colons avec la population.

N’oublions pas notamment la guerre des six jours à Kisangani où l’armée Rwandaise et Ougandaise se sont affrontés pour la gestion des richesses du Congo, faisant des centaines de morts dans la population Congolaise.

Cela s’est poursuivi même après avec les autres alliés de Laurent Désiré Kabila, les Angolais et Zimbabwéens qui se comportaient en territoire conquis.

Difficultés de financement

L’accord de Nairobi demande à chaque pays de payer ses propres soldats pour l’intervention en RDC, mais certains gouvernements ne peuvent se permettre ce luxe.

La EAC a commencé des démarches pour demander des fonds supplémentaires à des organisations comme l’Union africaine (UA) et l’Organisation des Nations Unies (ONU). Voila que l’UA ne serait pas en mesure de financer cet accord de l’EAC. Du coté de l’ONU, ça serait entré en contradiction avec la MONUSCO, qui est la mission de maintien de la paix de l’ONU, qui fait le même travail que devront faire les troupes de l’EAC. La MONUSCO coûte déjà depuis plus de 20 ans plus de 1.5 milliards de dollars américains par an avec plus de 16.000 militaires en RD Congo.

Il ne reste que l’Union Européenne et les USA pour financer cette aventure de l’EAC, mais étant pro Rwanda, ces derniers risquent d’imposer des conditions en faveur de Kigali. Pourquoi ne pas exiger l’intervention du Rwanda exclu, qui serait lui capable de financer ses troupes en RDC, bien sur avec l’appui financier des Occidentaux ?

Intérêts personnels des pays de l’EAC

Comme nous l’avons écrit avant, les pays de l’EAC en réalité n’interviennent que pour leurs intérêts en RD Congo. Le Rwanda qui soutient le M23 en majorité Tutsi, ne veut que maintenir son influence sur certains territoires en RDC riches en minerais et autres, qu’il exploite déjà à travers des groupes qu’il finance. Pour info le Rwanda est le premier producteur du coltan dont il ne possède et n’a jamais acheté en RD Congo, son voisin qui possède les plus grands gisements du monde.

L’Ouganda qui utilise les ADF, qui est devenu le plus grand exportateur de l’or Congolais, le Burundi avec les Red-Tabara, le Sud Soudan avec l’armée de la Résistance du Seigneur dans le Haut Uélé.

La Tanzanie et le Kenya qui ne misent que sur le grand marché qui fait le 1/3 de toute la population de l’EAC.

Mais le Kenya avec la victoire de William Ruto, semble être retissent à l’intervention de son armée en RD Congo. William Ruto contrairement à Uhuru Kenyatta, est plus proche à Yoweri Museveni et de l’ex-président Congolais Joseph Kabila Kabange et moins sensible à Félix Tshisekedi et Paul Kagame.

Pour le moment seul l’armée Burundaise a déjà fait son entrée officielle en RD Congo le 15 août dernier avec 650 militaires, mais l’armée Ougandaise est déjà présente en RD Congo suite à un accord avec Kinshasa, l’armée Rwandaise notamment fait des incursions sans ou avec l’aval de Kinshasa sur le sol Congolais, l’armée burundaise était aussi déjà présente officieusement avant les 15 août.

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