La classe politique réagit au pré-dialogue politico-militaire ouvert il y a plus d’une semaine à Doha au Qatar. Ces assises qui permettront d’organiser la participation des mouvements politiques armés au dialogue national inclusif prévu à Ndjamena en mai prochain piétine. Lundi, au cours d’une conférence de presse, le président du parti Les Transformateurs, Succès Masra, a appelé à plus de transparence dans tout le processus parce que, dit-il « l’avenir du Tchad en dépend ».
Ndjamena a les yeux rivés sur Doha depuis l’ouverture du pré-dialogue et les nouvelles qui parviennent ne rassurent pas, indique le président des Transformateurs, Succès Masra. « Il y a lieu de s’inquiéter lorsque les informations qui nous parviennent font état de velléités d’achats de conscience. Je n’ose pas mettre tout le monde dans le même sac. Parmi les rebelles, il y a des gens qui sont dans une sorte de business. Il prend l’argent, il achète une maison et il repart en rébellion. »
L’opposant estime que cette approche est dangereuse et pourrait compromettre la sincérité du dialogue à venir. « Si quelqu’un est de mauvaise foi, vous allez dire 6, il va dire 9. Donc la bonne foi doit être le premier élément. Le deuxième élément, c’est la sincérité. La solution aux problèmes du Tchad, ce n’est pas à Doha. Le problème ce n’est pas qu’on n’a pas eu de dialogue. Mais est-ce qu’on a eu des dialogues sincères ? Lorsque les gens peuvent regarder les Tchadiens dans les yeux en leur disant organisons une élection en excluant la majorité tchadienne, c’est rien du tout ! Ils sont en manque de sincérité. »
Les préalables pour un vrai dialogue sont que les autorités de transition s’engagent formellement à ne pas se présenter aux élections à venir et que les institutions qui seront mises en place à la fin du dialogue soient véritablement représentatives des forces politiques du pays. Ce sera le gage d’une transition sincère et réussie, conclut Succès Masra.